Par Me Oudy Bloch



Le 28 décembre 2021, Benny Gantz, recevait le Président de l’AP Mahmoud Abbas à son domicile pour une réunion officielle. Objectif affiché : tenter de reprendre des relations apaisées et constructives après les violents affrontements entre le Hamas et Israël mais également suite aux émeutes qui eurent lieu dans les villes israéliennes à majorité arabe en mai 2021.


En signe de bonne volonté, le ministre de la défense israélien a, dès le lendemain, annoncé plusieurs mesures comme une avance de 100 millions de shekels (sur le paiement des impôts qu’Israël perçoit pour l’AP) en plus des 500 millions déjà avancés à l’automne, la légalisation de 9.500 Palestiniens sans papiers de Judée Samarie et de Gaza, et l’octroi de 1.100 cartes professionnelles à des hommes d’affaires palestiniens.


De son côté, Mahmoud Abbas a lui aussi fait des annonces.

3 jours plus tard en effet, à l’occasion du 57ème anniversaire du premier attentat du Fatah, le 1er janvier 1965, le Président de l’AP a dénoncé, je cite, la « politique de nettoyage ethnique, d’occupation, de pratiques répressives et de persécutions, de vol des terres et des ressources naturelles, d’étouffement de l’économie, de rétention des fonds fiscaux, de discrimination raciale et de terrorisme organisé par Israël contre la population palestinienne », rien que ça.


Rien que ça ? Pas tout à fait.


Abbas a également fait l’éloge des prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes pour – dit-il – leurs « sacrifices et leur patience », soulignant qu’il ne les abandonnerait pas, ce qui signifie qu’il continuerait à verser des salaires aux terroristes emprisonnés ou à leurs familles, indexant leur montant à la durée de la peine et au nombre de morts et de blessés israéliens. Il a également salué les « héros de la résistance populaire », c’est-à-dire les terroristes du Hamas, du Jihad Islamique et autre « brigades des martyrs d’Al Aqsa ».


Et pour être sûr de ne rien oublier, le Fatah a mis en garde Israël contre « l’atteinte à l’identité palestinienne, arabe, islamique et chrétienne de Jérusalem et la poursuite de ses projets de judaïsation de la ville » ce qui ne manque pas de sel quand on connaît la liste des résolutions votées par l’ONU – avec le soutien indigne de la France – qui croient pouvoir effacer d’un trait de plume le lien plurimillénaire et inaltérable entre le peuple Juif et la terre d’Israël.


Ce faisant, l’intelligentsia palestinienne a résumé, en quelques jours et en quelques phrases, 70 ans d’une politique obstinée et stérile.


Du plan de la Commission Peel en 1937 au plan Trump en 2020, en passant par le plan de partage de l’ONU en novembre 1947, les négociations de Camp David II en 2000, et le plan Olmert en 2008, Israël a toujours accepté les propositions de paix. La Ligue Arabe puis les palestiniens, eux, y ont toujours opposé une fin de non-recevoir. Et là encore, force est de constater qu’aux mesures en faveur des palestiniens annoncées par Benny Gantz, Mahmoud Abbas a répondu par des accusations grotesques de nettoyage ethnique, de persécutions raciales et par le soutien renouvelé aux groupes terroristes.


Et immanquablement, la communauté internationale, désespérément hypocrite ou aveugle, se réjouit d’une rencontre qu’elle voudrait voir comme le prélude à de nouvelles négociations, mais reste lamentablement muette quand les autorités palestiniennes appellent à la destruction d’Israël.


Car c’est bien en 1965 que le Fatah a commis son premier attentat, c’est-à-dire à une époque où Israël n’avait pas encore réunifié Jérusalem, repris la Judée-Samarie et Gaza, ni conquis le Golan et le Sinaï. Dès lors, en célébrant cet anniversaire, Mahmoud Abbas fait passer un message : ce n’est pas à l’intérieur des prétendues frontières de 1967 qu’il entendrait établir un éventuel État palestinien mais bien sur la totalité du territoire israélien, de la mer au Jourdain, objectif qu’il partage avec les organisations terroristes.


On l’aura compris, Mahmoud Abbas ne sera pas le Sadate palestinien. Et en réalité, tant que l’AP continuera à être sous perfusion de l’aide internationale, tant que les dirigeants palestiniens du Fatah comme du Hamas continueront à inculquer à leurs populations la haine du Juif, à tirer des missiles à partir de cours d’écoles et à soutenir financièrement les terroristes et les familles des soi-disant martyrs sans que la communauté internationale ne réagisse, il n’y a pas vraiment de raison pour que cela change.